Le moral retrouvé de «l’économie Culina»
La levée des mesures imposées par les autorités pour protéger la population du coronavirus ainsi que la guerre tragique qui fait rage en Ukraine influencent la situation de l’économie suisse et donc également celle de l’hôtellerie et de la restauration ainsi que les fournisseurs de biens et services pour l’hôtellerie et la restauration qui font partie de l’association suisse des fournisseurs d’aménagements pour cuisines industrielles (Culina). Le directeur des Editions GOURMET, Stephan Frech, a demandé au président Culina Davor Bratoljic, CEO de la maison Salvis AG (Oftringen), quel était le moral des entreprises membres Culina.
Davor Bratoljic, la «fin» de la pandémie du coronavirus, déclarée officiellement en Suisse par les autorités, aura certainement eu un effet positif sur le moral des entreprises membres Culina et leurs clients, n’est-ce pas?
Davor Bratoljic: Oui, c’est effectivement le cas. Il est probable que les hôtels, les restaurants, les clubs etc. ont immédiatement profité de la fin des mesures et des restrictions et ceci d’autant plus que la belle saison va bientôt commencer. La population veut à nouveau sortir de ses quatre murs, célébrer la fête des mères et d’autres fêtes de famille dans les restaurants. Même les activités d’extérieur très individualistes semblent avoir repris du poil de la bête dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
De quelle façon la pandémie s’est-elle fait sentir auprès des entreprises membres Culina?
Davor Bratoljic: La plupart des entreprises membres Culina ont fortement souffert de la pandémie et des mesures de protection de ces deux dernières années. Néanmoins: depuis quelques mois, les activités d’investissement dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration ont à nouveau évolué de manière très réjouissante. Voilà qui explique mon optimisme pour l’avenir.
La «fin» de la pandémie tombe pile avec le début de la guerre en Ukraine. Comment évaluez-vous la situation actuelle?
Davor Bratoljic: La situation et l’évolution de la situation en Ukraine nous remplissent d’effroi. Personne ne sait où tout cela va nous mener. Au cours de ces 75 dernières années, il n’y a plus eu de guerre de cette ampleur en Europe et une telle chose semblait impensable. Il ne reste plus qu’à espérer que cette tragédie se termine bientôt. Je ne puis vous en dire davantage.
Les branches de l’hôtellerie et de la restauration déplorent ce qu’elles appellent un manque de collaborateurs spécialisés. Qu’en est-il des entreprises membres Culina?
Davor Bratoljic: Il est vrai que ce problème est très répandu. En raison du manque de main-d’œuvre, les établissements de nos clients de l’hôtellerie et de la restauration ne peuvent pas fonctionner comme ils seraient en mesure de le faire. Je suis heureux que les associations faîtières de l’hôtellerie et de la restauration aient pris des mesures pour soutenir la formation et accueillir la main-d’œuvre provenant d’autres secteurs d’activité. Par ailleurs, les membres Culina eux-mêmes doivent faire face à un manque criant de spécialistes que nos entreprises membres tentent de combattre avec des cours de formation continue assurée à l’interne ainsi qu’avec des processus encore améliorés.
On entend régulièrement parler de problèmes de livraison qui toucheraient les fournisseurs d’installations de cuisines industrielles – c’est-à-dire le cœur même du segment de marché représenté par l’association suisse des fournisseurs d’aménagements pour cuisines industrielles. Est-ce le cas?
Davor Bratoljic: Oui, malheureusement! Les fabricants et fournisseurs d’équipements et de technique pour cuisines industrielles continuent de lutter contre ce problème récurrent lié aux chaînes de livraison. Ce qui était précédemment disponible dans un délai de trois à quatre semaines nécessite désormais trois à quatre mois. Il est probable que cette situation va perdurer jusqu’à ce que l’Europe inaugure de nouvelles capacités de production correspondantes. Tout cela va de pair avec une augmentation très marquée des prix dans de nombreux domaines et il y a lieu de craindre que l’inflation redevienne un thème d’importance dans notre pays.
Un mot encore au sujet de l’association suisse des fournisseurs d’équipements pour cuisines industrielles ? Où se situe Culina aujourd’hui?
Davor Bratoljic: Culina a grandi au cours de ces dernières années. Avec son nouveau nom, nous avons réussi à créer une marque qui permet à Culina de se présenter sur Internet et dans les médias sociaux avec une image fraîche et nouvelle. Afin d’être bien outillée pour l’avenir, l’association redéfinit actuellement les critères d’adhésion ainsi que ses statuts avec pour objectif que Culina soit perçue de manière plus précise sur les marchés qui la concernent.
Davor Bratoljic, nous vous remercions de cet entretien.