Coopération entre l’athlète professionnelle de handbike Sandra Stöckli et le spécialiste en torréfaction de café Kolanda Regina
Sandra Stöckli est la gagnante du classement général de la Coupe du monde 2022 en handbike, un titre qu’elle entend bien défendre également lors des importantes compétitions qui se tiendront en 2023, en particulier les championnats du monde en Ecosse et les championnats d’Europe à Rotterdam qui précéderont les championnats du monde, quasiment à domicile, de Zurich et les Paralympics 2024 à Paris. Après Rio et Tokyo, il s’agirait des troisièmes Paralympics pour Sandra Stöckli. Elle a pour l’instant d’excellentes chances car il n’y a pas grand-monde qui lui arrive à la cheville. Au mieux Reto Burri, s’il y a de la montée. Ce dernier, propriétaire de l’entreprise spécialiste en torréfaction de café Kolanda-Regina AG s’il n’est pas sportif de pointe, il n’en est pas moins un coureur cycliste passionné et un ami très proche de Sandra Stöckli. C’est ainsi que s’est constitué récemment le soutien sponsoring entre Kolanda-Regina et cette très sympathique sportive de pointe originaire de Rapperswil-Jona.
Pour la spécialiste en handbike Sandra Stöckli, la meilleure saison de sa carrière jusqu’ici s’est terminée, mi-août, avec quatre médailles obtenues lors de quatre compétitions de la Coupe du monde et des championnats d’Europe, la première victoire au classement général de la Coupe du monde et un double titre de championne de Suisse. Cette athlète professionnelle se trouve ainsi au sommet de sa carrière dont le début avait pourtant été marqué par un tragique accident. Il y a 22 ans, âgée alors de 15 ans, la jeune sportive avait fait une mauvaise chute des espaliers. Depuis lors, elle est tétraplégique.
D’un jour à l’autre, cet accident a stoppé net son ancienne vie, à un âge qui est déjà suffisamment marqué par les changements avec la puberté et l’orientation professionnelle. «J’ai à nouveau dû apprendre tout ce qui allait de soi jusqu’alors: m’habiller, me nouer les lacets, monter dans la voiture» raconte Sandra Stöckli à Pot-au-Feu. Alors que ses amies se préparaient à conquérir le monde, elle a dû apprendre à s’arranger avec son fauteuil roulant.
Epuisante phase de réhabilitation à Nottwil
Un douloureux retour à zéro dans de nombreux domaines. La réhabilitation au centre pour paraplégiques dans le village lucernois de Nottwil lui aura coûté énormément de forces et de nerfs. Les frustrations et la colère avaient pris la place de ses anciennes ambitions, les exercices de musculation la rebutaient et elle déclinait démonstrativement tous les encouragements d’autres sportifs en fauteuil roulant de venir s’entraîner avec eux alors même qu’elle avait été très active avant son accident, tant au club de gym que sur les pistes de ski ou sur les sentiers de randonnée. Même si elle ne distinguait pas à l’époque par des résultats sportifs de pointe, elle faisait néanmoins preuve de discipline et de persévérance, surtout lorsqu’il s’agissait de participer à de petites compétitions ou de réussir des tests et des examens scolaires.
A Nottwil, elle n’a tout d’abord rien voulu savoir de tout cela. Tout ce vécu et la phase très difficile de la réhabilitation étaient trop lourds pour ses frêles épaules. Un jour pourtant, alors qu’elle était presque été obligée de participer à un camp d’entraînement: «Je n’y suis allé qu’à contre-cœur et j’ai même menacé mes parents que je reviendrais avec le train ou en taxi s’ils ne venaient pas me chercher après trois jours. Les parents sont arrivés comme promis mais pas pour venir me chercher mais plutôt pour m’apporter des habits propres.» Le feu sacré s’était allumé. «Pour moi, le sport est devenu une soupape importante pour me débarrasser du deuil, de la colère et des frustrations. Il m’a aidé à faire le point et les échanges avec les collègues m’ont également aidé pour toutes les questions que l’on ne pouvait pas poser aux médecins et aux thérapeutes.»
Du sport en clinique de réhabilitation au sport de compétition
Le sport aura ainsi représenté un pont entre son ancien et son nouveau monde. Peu à peu, Sandra Stöckli a réussi à passer du sport de réhabilitation au sport de compétition. En 2003, elle a participé en fauteuil roulant à ses premiers championnats du monde juniors dans la ville hollandaise d’Assen et en 2005 à ses premiers championnats d’Europe. Elle a commencé à se spécialiser sur les distances moyennes à longues et a participé à de premiers marathons urbains. En 2011, elle a été sélectionnée pour la première fois pour un championnat du monde où elle a obtenu la sixième place sur une distance de 5000 mètres et la quatrième place pour le marathon.
Ses performances en fauteuil roulant étaient bonnes mais pas comparables au niveau qu’elle atteindra plus tard sur le handbike. En changeant de discipline, Sandra Stöckli a échangé en 2014 la piste de tartan contre les pistes sauvages extérieures et a littéralement dirigé son regard depuis le sol vers le ciel. En effet, alors que l’on fait ses tours en fauteuil roulant sur la piste de tartan en ne cessant de regarder par terre, on se déplace sur le handbike en position couchée vers l’avant, dehors, dans la nature. «C’est juste incroyable de monter, à la seule force des biceps, sur le Stilfser Joch ou de traverser un pays que Oman en dix jours» dit-elle enthousiaste en parlant du handbike comme d’un sport technique et tactique réservant énormément d’action et de dynamisme. Il s’agissait d’une véritable libération car elle venait de trouver le sport qui lui convenait, tout comme les «cantucci» conviennent si bien à un café espresso.
Sportive de pointe en guise de profession
«Aujourd’hui, le sport est ma profession et c’est un énorme privilège.» Sandra Stöckli a atteint le sommet mondial. Elle est l’une des rares para-athlètes à pouvoir vivre de son sport. Grâce au handbike, elle n’était plus liée à un endroit particulier et a pu s’entraîner avec des coureurs cyclistes tels que Reto Burri. Lui-même n’est pas un sportif de pointe mais un ambitieux coureur cycliste. Il est aussi le propriétaire du spécialiste de la torréfaction de café Kolanda-Regina AG et, depuis le mois de mars 2020, l’un de ses sponsors. «Sandra Stöckli et moi-même partageons de la même façon deux passions – celle du sport cycliste et celle d’un café exceptionnel» explique Reto Burri, ce que Sandra Stöckli confirme volontiers: «Nous, les cyclistes, nous adorons boire beaucoup de café.» Ils ont fait connaissance lors d’une voyage à vélo organisé à Dubaï, pour le première fois en 2018 et une deuxième fois en 2020. «Cette région est fascinante. Nous avons roulé à travers le désert, sur des centaines de kilomètres, sans jamais croiser de voiture, sans jamais devoir freiner brusquement et nous avons pu atteindre des vitesses record. Les excursions dans les montagnes Jebel Jais à une altitude de plus de 1000 mètres étaient également mémorables» s’enthousiasme Sandra Stöckli et déclare que les cyclistes tels que Reto Burri bénéficient clairement d’un avantage lors de montées. «Ce qu’ils réalisent avec leurs jambes, je le fais avec les bras. Sur tronçons plats, j’ai bien pu suivre et profiter énormément car une chose est claire pour moi: pour progresser, il faut s’orienter aux plus forts que soi.»
«Pour progresser, il faut s’orienter aux plus forts que soi.»
C’est ainsi qu’est née, pendant ces vacances à vélo communes, une belle amitié qui a finalement débouché sur un contrat de sponsoring. «En avril 2021, nous avons signé le contrat, en plein semi-confinement, ce qui était très loin d’aller de soi» nous explique cette athlète professionnelle. Quelques mois plus tard se tenaient les Paralympics à Tokyo, les deuxièmes Jeux Olympiques pour Sandra Stöckli après ceux de Rio en 2016. C’est ici que l’intérêt des médias pour les parasports ont atteint un premier sommet: l’athlète parle d’un véritable saut quantique. «Nous participions chaque soir à une émission spéciale, aux meilleures heures de diffusion sur SRF et mes courses étaient retransmises en direct.» Or, cela représente une évolution tout à fait extrême.
Kolanda-Regina sous les feux de la rampe
L’intérêt accru des médias a également accru la visibilité des sponsors. La tasse de café de la maison Kolanda-Regina, y compris le petit fumet de café qui s’en dégage, a suscité un vif intérêt. «On m’a souvent demandé l’histoire de ce logo. Une attention qui ne cesse de s’accroître, en particulier avec le succès de plus en plus important que remporte Sandra Stöckli. L’année prochaine, deux importantes compétitions sont au programme pour la sportive de pointe: les championnats du monde en Ecosse et les championnats d’Europe à Rotterdam. Sandra Stöckli est une garante de médailles et entend bien conserver sa position de leader au sein de l’équipe suisse. A dire vrai, l’entraînement de la saison prochaine s’oriente déjà entièrement aux Paralympics 2024 de Paris. «Si tout se passe comme jusqu’à présent, la saison 2024 sera tout à fait passionnante pour moi. A cela vient s’ajouter que le fait de concourir à Paris représente pour nous, les Suisses, presque un match à domicile. Cela signifie que mes fans pourront venir me soutenir sur place. Je ne vous cache pas que cela peut avoir énormément d’effet pour moi.»
Sandra Stöckli est considérée comme favorite absolue pour les championnats du monde de cyclisme et de para-cycling à Zurich. Cette position de départ tout à fait sensationnelle entraîne également de tout nouveaux défis. «L’intérêt des médias va massivement augmenter» a-t-on prédit à Sandra Stöckli. Il fallait donc tout bien préparer à l’avance. Ce qui est un problème de luxe pour Sandra Stöckli est comparable à un gain la loterie pour Reto Burri qui se réjouit bien évidement de la publicité dont il bénéficiera grâce à son contrat de sponsoring avec son amie Sandra Stöckli: une publicité bien évidemment bienvenue en ces temps très difficiles.
«Pour progresser, il faut s’orienter aux plus forts que soi.» Sandra Stöckli, athlète d’élite en handbike.«Pour moi, en matière de sponsoring, les liens personnels sont très importants.»
«Pour moi, en matière de sponsoring, les liens personnels sont très importants. Je suis moi-même un cycliste passionné. J‘ai commencé à m’entraîner à l’âge de dix ans mais je n’avais pas suffisamment d’ambition, à l’époque, pour dépasser le stade d’amateur» explique Reto Burri qui ne s’est dépassé que bien plus tard en termes de persévérance et d’ambition, au moment où il s’agissait de son activité professionnelle. Il dirige depuis 2018 la maison Kolanda-Regina AG, une entreprise gérée par sa famille depuis 1911, pas toujours sous cette raison sociale mais toujours avec la même passion pour du bon café. Or, c’est désormais à Sandra Stöckli de faire rayonner cette passion dans le monde entier, en particulier aussi en tant qu’oratrice sur scène. En effet, le sport de pointe et la vie professionnelle ont beaucoup de choses en commun. Là aussi, Sandra Stöckli et Reto Burri peuvent encore bien profiter l’un de l’autre.
Bon à savoir
Au cours de sa carrière de professionnelle, Sandra Stöckli a passé du fauteuil roulant de course au handbike. Avec le premier, l’on concourt en athlétisme et l’on parcourt des distances fixes de 100, 200, 400 ou 5000 mètres ainsi que des marathons sur 42,2 kilomètres. Bien que l’athlétisme soit la plus ancienne discipline olympique, l’athlétisme en parasport ne fait pas partie de la fédération d’athlétisme. Contrairement au handbike, comparable au vélo de course. Les athlètes de handbike s’entraînent au sein de la discipline «cycling». En Suisse, ils font partie de la fédération Swiss Cycling et, au niveau international, de l’UCI. Cela signifie par exemple que Sandra Stöckli porte lors des Paralympics la même collection de vêtements que la cycliste Marlene Reusser.
Ce sont là des signes importants d’une intégration réussie du parasport, même si le potentiel est encore très important. «Je souhaiterais tout particulièrement que l’on laisse brûler la flamme olympique en continu depuis le début de la cérémonie d’inauguration des Jeux Olympiques jusqu’à la cérémonie de clôture des Paralympics en guise de lien symbolique» déclare Sandra Stöckli.
Kolanda-Regina AG – un passé mouvementé
Le passé mouvementé de la maison Kolanda-Regina AG illustre assez bien l’importance du café pour la Suisse. L’entreprise actuelle réunit cinq différentes anciennes marques de café: Kolanda de Bâle, Regina de Berne, Barios de Fribourg, Espresso-Club de Gland et Denko de Martigny. A la fin du 20ème siècle, il existait encore en Suisse toute une série de petits ateliers de torréfaction qu’il n’était peu à peu plus possible d’exploiter rentablement. En réunissant ces cinq marques sous la nouvelle et actuelle dénomination Kolanda-Regina AG, cette entreprise de Burgdorf a réussi à préserver une petite partie de la tradition suisse en matière de café. www.kolanda-regina.ch
Pour en savoir davantage
Sandra Stöckli
Kolanda-Regina AG
Buchmattstrasse 4
3400 Burgdorf
Tél. 0848 35 35 30
info@kolanda-regina.ch